Saviez-vous que construire quelque chose de vos propres mains à le pouvoir d’augmenter sa valeur à vos yeux ?
C’est le principe de l’effet IKEA, un biais cognitif qui nous fait croire que nos assemblages personnels valent plus, simplement parce que nous y avons consacré du temps et de l’effort.
L’effet IKEA : quand l’assemblage crée la valeur
L’effet IKEA, du nom de la célèbre entreprise suédoise connue pour ses meubles en kit illustre un phénomène psychologique fascinant.
En proposant des meubles que les clients doivent assembler eux-mêmes, IKEA a involontairement mis en lumière une dimension intrigante du comportement du consommateur.
Ces derniers semblent prêts à payer jusqu’à 63% de plus pour des meubles qu’ils assemblent eux-mêmes, comparé à ceux déjà tout faits.
Le simple fait de faire une tâche laborieuse et solitaire comme l’assemblage d’un meuble standardisé influence les gens à surévaluer la valeur de leurs créations.
C’est ce que nous révèle les études faites par des sociologues de la Harvard Business School et de l’Université de Duke réalisées en 2011.
Lisez cet article pour ne plus laisser vos biais cognitifs vous influencer négativement.
Pourquoi valorisons-nous davantage nos propres créations ?
Cette surévaluation n’est pas seulement une question de prix.
Lorsque nous consacrons du temps et des efforts à assembler un produit, nous y intégrons une partie de nous-mêmes.
L’effort personnel que l’on met dans la création de l’objet lui confère une valeur sentimentale et perçue nettement supérieure.
Mais l’effet IKEA ne se limite pas aux meubles, il se retrouve dans divers domaines de la vie quotidienne.
Prenons l’exemple de la cuisine maison : Lorsque vous préparez un plat de A à Z, vous êtes souvent plus enclin à apprécier ce plat, même si un cuisinier professionnel pourrait le juger moyen.
Votre investissement personnel dans la préparation du repas augmente sa valeur à vos yeux.
Cette tendance à apprécier davantage ce que nous faisons nous-même est un exemple de biais cognitif.
Pour mieux comprendre comment ces biais affectent nos choix, notamment financiers, lisez cet article sur les coûts irrécupérables.
De même dans le domaine du bricolage ou du jardinage : Les résultats de vos efforts personnels peuvent sembler plus satisfaisants que si vous aviez fait appel à un professionnel, malgré les imperfections éventuelles.
La logique s’applique également au mouvement DIY (Do It Yourself), où la satisfaction personnelle et la valeur perçue sont augmentées par l’implication directe dans la création ou la rénovation d’objets.
Le piège de l’auto-satisfaction
Vous l’aurez bien compris, au cœur de l’effet IKEA se trouve la notion d’implication personnelle.
L’investissement de temps et d’effort dans un projet, comme l’assemblage d’un meuble ou la création d’un projet artistique crée une connexion particulière avec l’objet.
Mais c’est ici que le piège se referme : l’implication personnelle peut mener à une surévaluation de la valeur perçue.
Cette tendance à valoriser nos propres efforts se manifeste partout et influence la façon dont nous percevons le fruit de notre travail.
Cela a pour effet d’influencer directement nos décisions économiques.
Nous pourrions par exemple refuser de vendre une œuvre d’art à sa juste valeur marchande ou négliger des options plus efficaces, simplement parce que nous avons investi notre créativité et notre temps dans sa création.
Comment déjouer l’effet IKEA ?
L’effet IKEA met en lumière la complexité de notre psychologie en matière de valeur et d’investissement personnel.
Pour le contrecarrer, il est crucial que nous adoptions une perspective objective.
Nous devons rester vigilants pour ne pas tomber dans le piège de l’irrationalité.
Cela est particulièrement important dans les domaines où nos décisions peuvent avoir un impact significatif sur notre bien-être et notre développement personnel.
Par exemple, comparer nos réalisations à des produits similaires disponibles sur le marché et solliciter des avis extérieurs peut aider à conserver une vision réaliste de leur valeur réelle.
Cette démarche permet d’éviter les pièges de l’auto-satisfaction et de prendre des décisions plus rationnelles.