Avez-vous déjà remarqué que les tâches que vous n’avez pas terminées semblent rester gravées dans votre esprit ?
Ce phénomène est connu sous le nom d’effet Zeigarnik. Il révèle une facette intrigante de notre psychologie et met en lumière notre difficulté à oublier les activités inachevées.
Les conséquences de ce biais cognitif affectent de nombreux éléments de notre vie, que ce soit au travail, dans nos projets personnels, et même dans notre façon de consommer du contenu.
Mais ne vous inquiétez pas ! Après avoir lu l’article, vous serez capable d’utiliser ce biais à votre avantage.
Qu’est-ce que l’effet Zeigarnik ?
L’effet Zeigarnik, nommé d’après la psychologue Bluma Zeigarnik, décrit la tendance de notre esprit à rester accroché aux tâches inachevées ou interrompues.
Lorsqu’une activité n’est pas terminée, elle occupe plus de place dans notre mémoire et s’impose dans nos pensées.
Cela impacte directement notre productivité et notre état d’esprit.
Souvent, nous nous retrouvons à ruminer sur ces tâches non terminées, ce qui peut générer du stress, surtout dans des environnements de travail intenses ou lorsqu’on jongle avec plusieurs choses à faire à la fois.
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Les origines de l’effet Zeigarnik
L’histoire de l’effet Zeigarnik a commencé sur la terrasse d’un café (à croire que tous les psychologues font leurs découvertes en étant assis dans un restaurant ou dans un café).
Le psychologue Kurt Lewin (superviseur de Bluma à l’époque) a remarqué que le serveur du café se souvenait mieux des commandes qui n’avaient pas encore été payées.
Mais une fois que les clients avaient payé et que les commandes étaient terminées, le serveur ne se souvenait plus des détails.
Intriguée par cette observation, Bluma Zeigarnik a entrepris des expériences pour comprendre le phénomène.
Dans un rapport de recherche publié en 1927, elle explique que le fait de commencer une tâche crée une tension mentale spécifique :
- Commencer une tâche crée un besoin mental de la compléter
- Ce besoin rend les informations liées à la tâche plus présentes dans notre esprit
- Une fois la tâche terminée, ce besoin disparaît
- Mais si la tâche est interrompue, ce besoin persiste et rend les informations plus accessibles et plus faciles à se rappeler
L’impact de l’effet Zeigarnik dans notre vie
L’effet Zeigarnik influence notre quotidien de manière subtile mais significative.
Au-delà du travail ou des projets personnels, cet effet se manifeste dans des situations variées.
Par exemple, lorsqu’on oublie de répondre à un mail ou de rappeler un ami, ces tâches inachevées peuvent nous tracasser pendant des heures, voire des jours.
Cela peut également affecter notre capacité à nous détendre et à profiter de moments de loisirs, car notre esprit reste fixé sur ces obligations non remplies.
Comprendre cet effet nous aide non seulement à identifier pourquoi certaines tâches semblent plus pressantes, mais aussi à développer des stratégies pour gérer notre charge mentale plus efficacement.
Utiliser l’effet Zeigarnik à votre avantage
Voici des conseils pour utiliser l’effet Zeigarnik à votre avantage :
- Commencez par reconnaître les tâches inachevées qui occupent votre esprit : Créez une liste de ces tâches et établissez un plan pour les aborder de manière systématique. L’idée est de minimiser le nombre de tâches non terminées pour libérer votre esprit.
- Lorsque vous planifiez votre journée, donnez la priorité à la finition des tâches commencées avant d’en entamer de nouvelles.
- Utilisez des Rappels Visuels : Placez des notes ou des signets là où vous avez interrompu une tâche. Ces rappels visuels peuvent stimuler votre cerveau à se souvenir et à se focaliser sur la tâche lors du retour à celle-ci.
- Apprenez à accepter que certaines tâches puissent rester inachevées temporairement et pratiquez des techniques de relaxation pour apaiser votre esprit (la méditation par exemple).
- Établissez un Système de Suivi : Créez un système pour suivre vos tâches inachevées. Cela peut être à l’écrit sur une feuille ou sur une application dédiée (j’ai développé l’application UNDISCPL pour tracker mes habitudes et mes activités). Le suivi vous donne un aperçu clair des tâches en attente et réduit l’anxiété liée à l’oubli de les compléter.